Lorsque l’on additionne la dangerosité de l’anonymat et la malsaine proximité des journalistes et correspondants de presse locaux avec les élus de Vouziers, on accouche de la surprenante publication hier matin dans le tristement célèbre billet « l’Aire de Rien » du journal L’Ardennais, concernant la non moins triste affaire du minibus municipal devenu, le temps d’un été, un minibus privatisé.

L’auteur de ce billet faisant la promotion du discernement, sans avoir pourtant le moindre échantillon sur lui, il semble bon de rappeler à chacun la réalité de ce type de publications dans notre seul journal local.

En effet, derrière les blagues grasses, les fantasmes de vestiaires de piscine, les rumeurs diverses sur nos commerces, les mésaventures scabreuses des amis, les dénonciations masquées, les allusions sur l’honnêteté des uns et des autres, les petits règlements de comptes et les discrètes prises de positions politiques, l’Aire de Rien est en fait un dangereux exutoire pour ses auteurs et, surtout, un formidable moyen pour eux de faire passer leurs idées, dissimulés derrière les très pratiques « quelqu’un m’a dit ».

Même si c’est affligeant, on peut concevoir que Rebeldevouziers ou Dominou08, en mal de popularité ou pas assez occupés dans leurs existences, puissent publier ce genre de textes ou diffuser ce type de rumeurs sur les réseaux sociaux. Mais là, il s’agit de choses sérieuses. Nous parlons de la presse quotidienne régionale, de journalistes, de correspondants locaux, de professionnels de l’information. Qui plus est, au service de médias de presse écrite qui ont le monopole total sur l’information quotidienne locale.

Ne nous y trompons pas, sous ses airs de ne pas y toucher, l’Aire de Rien est en fait bien plus nauséabond qu’on ne le croit.