Lycée Masaryk, une belle réussite et un fonctionnement à protéger ...

21/07/2019
Que d'intelligence et de maturité dans les propos du jeune Raphaël Mahaut, brillant bachelier de notre lycée Thomas Masaryk, qui vient de décrocher son baccalauréat avec un 20/20 de moyenne qui lui vaut l'honneur de la presse locale …

Son homologue, le jeune Martin Le Gall, qui a eu son baccalauréat avec "seulement" 19/20 de moyenne, aurait probablement tenu, à peu de choses près, les mêmes propos, si on lui avait également donné la parole.

Car évidemment, ce sont bien eux qui le savent mieux que quiconque et qui sont les plus légitimes à en parler. Oui, on vit bien dans un établissement à taille humaine où les élèves et les professeurs se connaissent. Oui, on étudie bien avec des enseignants de qualité, investis dans leur mission et disponibles pour leurs élèves. Oui, le lycée Thomas Masaryk de Vouziers est un très bon lycée. Et oui, il n'est pas normal de se rendre compte que tout ceci est actuellement volontairement mis en danger par l'application d'absurdes et destructrices logiques comptables.

2019 est donc une très bonne année pour notre lycée. Les résultats de certains élèves sont particulièrement bons, le taux de réussite, après les oraux de rattrapage, est exactement au niveau du taux de réussite national des séries générales, à 91,2%, et, pour la petite histoire, le lycée Thomas Masaryk accueillait le plus jeune bachelier de l'académie, le jeune Keffen Della-Torre, 12 ans. Même si pour ce dernier, la génétique a probablement plus à voir que l'institution, il faut tout de même reconnaître à cette dernière, sa capacité à gérer localement cette situation afin d'accompagner efficacement ce jeune homme et lui offrir une scolarité adaptée à sa précocité.

Souhaitons donc à tous ces jeunes vouzinois, et aux autres, un brillant avenir et une vie à la hauteur de leurs espérances et de leurs ambitions …

Par contre, pour les jeunes vouzinois qui passeront leur baccalauréat dans les années à venir, il est temps, faute de voir nos élus locaux prendre la mesure des problèmes et réagir, de nous interroger sur la situation actuelle et sur les difficultés qu'ils auront à affronter.

En effet, concernant le futur et le devenir de nos établissements scolaires, nous avons aujourd'hui de nombreuses interrogations.

Quels résultats au baccalauréat pourront bien avoir des élèves, des collégiens ou des lycéens qui auront manqué plusieurs trimestres de cours dans une matière, faute de désignations de remplaçants ? Récente absence de professeur de philosophie ou non remplacements d'enseignants dans certaines matières, peu d'élèves vouzinois n'auront pas été touchés par ce type de problèmes lors des 3 ou 4 dernières années …

Quels résultats au baccalauréat pourront bien avoir des élèves, des collégiens ou des lycéens qui se seront vu interdire de cumuler des options, faute de temps pour organiser leur scolarité ? Au collège Paul Drouot, il faut par exemple désormais choisir entre l'option badminton et l'option latin. Impossible de cumuler les deux options comme c'était encore possible il y a tout juste 2 ans. C'en est fini de mens sana in corpore sano, aujourd'hui c'est mens sana ou bien corpore sano

Quels résultats au baccalauréat pourront bien avoir des élèves, des collégiens ou des lycéens qui auront eu à subir les effets destructeurs des baisses de dotations horaires, dénoncées par les enseignants lors des derniers conseils d'administration de la cité scolaire ? Plus de possibilité de dédoublements pédagogiques et d'accompagnement personnalisé pour les futurs lycéens.

Quels résultats au baccalauréat pourront bien avoir des élèves, des collégiens ou des lycéens qui auront étudié dans des classes surchargées et perdu des milliers d'heures de travail et de sommeil dans les transports scolaires ? Les mêmes habiles manipulations de prévisions d'effectifs, ainsi que les généreux accords de dérogations, ont permis, la suppression d'une classe de seconde au lycée, la disparition silencieuse de trois classes de primaire suite à la construction du pôle scolaire de Vouziers et la douloureuse fermeture du collège du Chesne, qui a considérablement affaibli le lycée Thomas Masaryk.

Difficile de croire que tout ça n'aura aucun impact sur la qualité des enseignements dispensés, sur le temps consacré à l'accompagnement des élèves, sur l'attractivité de nos établissements, et donc, sur les résultats qu'obtiendront nos futurs bacheliers …

Notre système éducatif local et notre cité scolaire sont des biens précieux pour notre ruralité. Ils doivent sans cesse être défendus, valorisés et intégrés à la vie politique, associative, sportive et culturelle locale. Il est impératif d'offrir aux enseignants qui y exercent, un cadre de travail serein, efficace, agréable et valorisant.

Les conseils d'administration de ces établissements, qu'ils soient écoles, collèges ou lycées, ne doivent pas être des chambres d'enregistrement sans vie, où les élus locaux, quand ils viennent, sont là pour faire tapisserie ou s'exhiber à l'approche d'échéances électorales. Ces conseils doivent être des lieux de construction et d'échanges, dans lesquels chaque partie œuvre pour permettre de réaliser ce qui reste l'essentiel : la réussite des élèves.