Pas de philosophie pour les lycéens vouzinois

17/09/2018
Selon Wikipédia, le lycée de Vouziers doit son nom à Tomáš Garrigue Masaryk, né le 7 mars 1850 à Hodonin et décédé le 14 septembre 1937 à Lány, pédagogue, sociologue, philosophe, homme d'Etat et premier Président de la République tchécoslovaque, de l'indépendance du pays en 1918 à sa démission en 1935.

Ironie de l'Histoire, c'est bien dans ce même établissement que, 80 ans après la disparition du philosophe, des lycéens vouzinois se voient honteusement privés de professeur de philosophie …

Si on souhaite voir réussir nos lycéens vouzinois, lors des prochaines épreuves de philosophie du baccalauréat 2019, il faudra donc probablement apporter quelques modifications aux grandes références philosophiques qui ont traversé les siècles.

. Philosophe par toi-même …
. Philosophie sans enseignant n’est que ruine de l’âme …
. Si ton professeur de philosophie n’existait pas, il faudrait l’inventer …
. L’Homme est un professeur de philosophie pour l’Homme …
. Le cœur a ses raisons que le professeur de philosophie ignore …

Un petit tour et puis s'en va, voici le tragique destin du professeur de philosophie nommé cette année au lycée Masaryk de Vouziers. Après un bref passage lors de la rentrée, ce dernier n'a visiblement pas apprécié, à sa juste valeur, le bon air des Ardennes. Il a donc préféré renoncer à venir prodiguer à nos grandes têtes, de moins en moins blondes, ses si précieux enseignements.

Le professeur de philosophie étant par nature peu équipé de véhicule, voire peu doté de permis de conduire, la réponse des responsables à cette consternante absence est, pour faire court : pas de train à Vouziers, pas de professeur de philosophie.

A l'heure où des millions de salariés sont sans cesse de plus en plus éloignés de leurs lieux de travail, et où l'on nous rabat les oreilles avec la mobilité, ça laisse songeur.
Il est vrai que l'Etat français doit quasiment être le dernier employeur du monde à accepter d'embaucher des salariés censés se déplacer partout sur le territoire, mais qui n'ont ni permis, ni véhicule pour le faire.
Heureusement qu'il ne s'agit que de l'avenir de nos enfants, et pas de parts de marché à consolider, sinon on s'en inquiéterait.

Qu'on se rassure, ou plutôt qu'on s'en inquiète, le lycée de Vouziers n'est visiblement pas le seul à être frappé par la pénurie. Quasiment plus aucun professeur de philosophie n'acceptant de venir travailler dans notre Département, ce serait en fait entre trois et quatre postes de professeurs de philosophie qui ne trouveraient pas preneur dans les Ardennes.
Triste constat, d'autant plus curieux, lorsqu'on sait qu'il y a quand même quelques Communes ardennaises qui disposent d'une gare …

Cette situation est inacceptable, car elle crée des inégalités entre jeunes français et fait des lycéens vouzinois et ardennais, au mépris de nos valeurs et de notre Constitution, des sous-citoyens, discriminés de part leur origine géographique.

Où sont les élus et les responsables politiques locaux et départementaux sur ce dossier ?

Aux abonnés absents, comme trop souvent et comme sur trop de dossiers pourtant importants, voire cruciaux pour nos territoires.