Le lycée Thomas Masaryk de Vouziers est en danger !

06/03/2019
Bien qu'incroyablement silencieuse, l'attaque de l'Education nationale sur le lycée Thomas Masaryk de Vouziers est pourtant sans précédent.

Jeudi 28 février 2019, lors du dernier Conseil d'administration du lycée Thomas Masaryk, les membres présents, en rejetant les désastreuses propositions de fonctionnement présentées, par plus de 20 voix contre pour seulement 2 voix pour, ont pourtant donner un signal fort et clair à l'institution et aux différentes autorités.

Depuis, et malgré cela, aucune réaction officielle, aucune interpellation des décideurs, aucun relai sérieux et aucune mobilisation d'organisée, alors même que le prochain Conseil d'administration, programmé vendredi 08/03 prochain, pourrait entériner définitivement ces mortifères projets.

Que penser alors du silence de nos élus locaux, et notamment des élus de Vouziers qui siègent pourtant à ce Conseil d'administration ? Qu'attendre d'une Presse locale qui n'arrive plus à s'emparer des, pourtant rares, sujets importants pour le Vouzinois ? Alors que tous devraient s'indigner, se révolter, alerter les Vouzinois et se mobiliser pour protéger notre lycée et, de façon plus générale, l'éducation dans nos territoires, ils restent désespérément apathiques et amorphes.

Vous trouverez ci-après, la motion diffusée par une majorité des membres du Conseil d'administration du Lycée Masaryk, à l'issue du Conseil d'administration du 28/02 dernier.

Pour se faire entendre et pouvoir défendre le lycée Thomas Masaryk, ils ont besoin de notre mobilisation à tous, lycéens, parents d'élèves, élus locaux et habitants de l'Argonne ardennaise. Alors, diffusez cette information, demandez des explications aux responsables de l'établissement et interpellez vos élus.

Il est encore temps de réagir, plutôt que d'accepter sans broncher cette mise à mort programmée …


 
MOTION CONCERNANT LA DOTATION GLOBALE HORAIRE DU LYCEE THOMAS MASARYK

Le conseil d’administration du lycée Thomas Masaryk, réuni ce jeudi 28 février 2019, fait l’amer constat d’une saisissante diminution de la DGH (dotation globale horaire) du lycée Thomas Masaryk : de 417,81 h en 2018-2019, elle passerait à 368,03 h pour l'année 2019-2020, soit une diminution de 12 %.

La répartition qui en découle est lourde de conséquences : elle conduit à une détestable dégradation des conditions dans lesquelles nos élèves seront accueillis dans notre établissement. Elle a également pour conséquence une mise en concurrence des disciplines entre elles puisque les HP (Heures postes) sont insuffisantes afin de pourvoir les horaires planchers définis par les textes et présentés sans réserve, et donc fallacieusement, aux familles des élèves.

Evidemment, elle a des conséquences dramatiques sur les postes de certains de nos collègues, investis depuis de nombreuses années dans leur travail, pourtant encore - cyniquement ? - reconnu au printemps dernier par le DASEN, lors de sa venue au lycée.

Quelle marge reste-t-il pour effectuer les dédoublements pédagogiquement indispensables ? Pour assurer l'accompagnement personnalisé ainsi que les heures d'accompagnement à l'orientation prévues par les textes ?

Nous avons également constaté pour la dernière rentrée une hausse des dérogations, qui, a posteriori, n’apparaît immanquablement plus innocente, ce qui a opportunément permis la fermeture de l’une de nos quatre classes de seconde à la rentrée 2019. Les fluctuations d’effectif en cours d’année ont, sans surprise, eu pour conséquence une surcharge des classes, toutes à plus de 35 élèves.

Le Conseil d’Administration sait parfaitement qu’il n’a que le pouvoir de voter pour une répartition et non pour une dotation. Cependant, il tient à signaler que la confiance dans la bonne foi du rectorat pour une éducation juste et équitable dans tous les territoires est bien abîmée.

Nous faisons le constat de la baisse navrante des moyens qui nous sont alloués, de la fragilisation de nos effectifs, du refus d’offrir à nos élèves les spécialités nécessaires aux métiers de demain. Au vu des directives du rapport Mathiot concernant les petits lycées ruraux, nous souhaitons poser cette simple question : êtes-vous en train de préparer la fermeture du lycée Thomas Masaryk ?

Ce serait certes une décision étonnante, alors que les « territoires » sont depuis plusieurs mois agités par le refus du déclassement et que le gouvernement répète qu’il a entendu et compris les craintes de citoyens qui n’entendent pas qu’on les abandonne, ni qu’on les méprise. Ajoutons également l'effort important de la région dans la mise en place du Lycée 4.0, effort porté par un argent public dont le gaspillage serait alors un scandale supplémentaire.

Le CA appelle les parents d’élèves, ainsi que l’ensemble des citoyens de notre région, à réagir face au délitement du service public d’éducation dans les zones rurales.